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16 mars 2012 5 16 /03 /mars /2012 09:41

 Article tiré du site d'information 7seizh.com

Fulup Jakez et Sylvain Berhault lancent l’appel

facebook e brezhoneg

Facebook e brezhoneg

Depuis quelques jours, un groupe Facebook e brezhoneg est apparu sur le site du réseau social le plus connu au monde. Un premier message jeudi dernier appelait à la mise en place d’une plateforme totalement en breton. Depuis, le message s’est égrainé et ce sont plus de 7700 personnes qui demandent aujourd’hui l’adaptation de l’interface du réseau social. Qualifié d’“insolite” par la presse française, cette demande est pourtant dotée d’une stratégie de communication qui fonctionne. Nous avons interrogé Fulup Jakez, directeur de l’Ofis ar brezhoneg et principal acteur de cette initiative.

7seizh : Fulup Jakez, vous êtes l’initiateur de cette démarche de reconnaissance de la langue bretonne sur le réseau social mondial, comment avez-vous eu cette idée de Facebook en breton ?

Fulup Jakez : Depuis le début on ressent le besoin d’avoir une interface dans notre langue. Il y avait déjà eu un groupe qui s’était formé il y à 2 ou 3 ans mais faute d’animateur les choses n’étaient pas allées aussi loin. Entre temps le nombre d’utilisateurs brittophones a également augmenté sur le réseau notamment les jeunes de Diwan.

Avez-vous pris des contacts avec les administrateurs de Facebook ?

L’Office avait déjà eu des contacts il y a environ deux ans mais les choses ne s’étaient pas concrétisées, d’où le besoin de regrouper la communauté et de montrer plus clairement notre dynamisme et notre volonté. La première étape était de montrer qu’il y avait une attente, je crois que c’est fait. Plus de 6000 personnes en moins d’une semaine, c’est un beau succès. On ne s’attendait pas à un écho si fort.

La seconde étape qui a débuté, c’est l’information des médias afin de faire encore grandir le groupe, faire connaître notre action et sensibiliser les politiques à cet enjeu. Nous avons également commencé à intervenir sur la page Facebook dédiée aux traductions. Ensuite, s’il n’y a pas de réaction il faudra aller plus haut.

La requête officielle auprès de Facebook est-elle la suite logique ?

Oui, et sans doute aurons-nous besoin du soutien des élus bretons également dans un deuxième temps

L’Ofis est l’organe institutionnel pour la langue bretonne. Mais que pense Fulup Jakez du début de polémique créé par l’action panneaux en français d’Ai’ta ? ( et oui, il faut bien chatouiller là ou ça fait mal )

En tant que directeur d’un organisme officiel public qui se doit de rester neutre, je ne peux m’exprimer. L’Office public n’appelle pas à manifester.

Sylvain Berhault est co-administrateur du groupe Facebook e brezhoneg, il répond pour 7seizh aux questions sur sa conception de l’initiative.7seizh : Pour le breton que vous êtes, Facebook, réseau social à la mode ou véritable moyen de communication ?

Sylvain Berhault : Facebook est aujourd’hui incontournable. C’est devenu oui un vrai mode de communication qui permet d’avoir des relations sur toute la planète ( c’est mon cas ) et l’appel à Facebook e Brezhoneg est d’ailleurs international : il s’adresse à tous les bretonnants à travers le monde et aussi à la solidarité des non-bretonnants. Une interface en breton pour Facebook représenterait une avancée non négligeable et en tous les cas à ne pas négliger si on considère le classement de l’UNESCO !!!

Les réseaux sociaux servent de liens entre les personnes en les rapprochant par leur points communs. Un Facebook en breton n’est-il pas un nouvelle forme de ghetto pour un nombre de locuteurs finalement assez limité ?

A ce compte-là un Facebook en français ne serait-il pas non plus une forme de ghetto vis à vis de langues plus répandues ? Penser qu’une langue parce qu’elle est moins répandue peut amener à une ghettoïsation, c’est refuser la richesse culturelle et linguistique qui a fait de nous ce que nous sommes : des hommes . Quand au nombre de locuteurs assez limité, pour parler chiffre ce n’es, ils ne sont jamais qu’une estimation : moi -même ainsi que des proches par exemple n’avons jamais été recensés et dans les relations que j’ai à travers la planète , j’ai également des bretonnants …vous parlez d’un ghetto !!! J’accueillerai donc avec bienveillance toute idée d’interface en quelle langue que ce soit .

Alors un Facebook en breton, donnera des cours aux Bretons non bretonnants ? Parce qu’on ne peut pas exclure les Bretons qui ne parlent pas le Breton ? Une forme de discrimination positive en quelque sorte ?

Aucune discrimination là dedans. Toute langue a droit de cité encore une fois et il n’y aucune raison pour que le breton n’ait pas son interface. Après qu’est-ce que cela pourra devenir ? : une possibilité d’échanges entre locuteurs bien sûr mais effectivement pourquoi pas un “lieu” où les apprenants pourront venir discuter et demander des conseils. Je précise que par apprenant, je n’entend pas seulement les bretons non bretonnants mais aussi toutes les personnes ayant envie d’apprendre ou intéressées par la langue . Parmi les personnes qui nous soutiennent, nous avons des personnes de partout encore une fois et qui ne sont pas bretonnantes et chacun pourra s’y exprimer comme il le peut.

Le mot de la fin pour Sylvain… envie d’ajouter quelque chose ?

La prise de conscience de l’extraordinaire richesse que constitue les langues est un des enjeux du XXIè siècle .Avec elle vient la tolérance et le véritable humanisme pour enfin “vivre ensemble” . L’avenir est a minima au bilinguisme voire au plurilinguisme et nous devons utiliser tous les outils dont nous disposons pour promouvoir cette richesse .

En attendant l’arrivée prochaine d’une plateforme Facebook, le groupe compte ce matin près de 7700 personnes. Arrivera-t-on au 10000 soutiens d’ici jeudi soir ? Affaire à suivre.

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